Jeudi 11 Mai : plage de l'Escalet

Ce matin, longue route sinueuse pour arriver sur la magnifique plage de Ramatuelle, la plage de l’Escalet. Ses eaux incroyablement cristallines dignes de celles des plages de Polynésie nous attirent.     
Nous cheminons précautionneusement sur l’escarpé et étroit chemin des douaniers. Nous y découvrons Euphorbia pithyusa, Camphorosma monspeliaca et Limonium pseudominutum. Cette  plante très ligneuse à la base, croît sur le littoral de la Méditerranée, dans les Bouches-du-Rhône et le Var.

Après le pique-nique beaucoup, attirés par la douceur et la couleur de l’eau, désirent se baigner. Nous décidons de rester sur place et de sauter la station Cap Camarat. La sécheresse que nous avons constaté sur tous nos lieux d’herborisation nous a fait craindre de ne rien y trouver.

Nous avons donc exploré l’autre côté de la plage et nous sommes intéressés à Posidonia oceanica. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la posidonie n’est pas une algue mais une plante aquatique. Elle doit son nom au dieu grec de la mer Poséidon. Elle peut vivre jusqu’à quarante mètres de profondeur. Elle est enracinée dans le sol et se reproduit à l’aide de fruits. Les herbiers de posidonie participent activement à la séquestration du carbone, d’origine anthropique, dans les océans. La production d’oxygène de ses herbiers est supérieure, au mètre carré, à celle de la forêt amazonienne. Les feuilles mortes de posidonie, très coriaces, forment soit des laisses de mer en tas compacts et imputrescibles, que l’on retrouve sur les bords des plages (ces banquettes sont un écosystème privilégié pour une faune et une flore marines très riches), soit des boules caractéristiques qui flottent à la surface de l’eau et que l’on retrouve sur le sable, nommées aegagropiles.

Dans ce cycle du carbone, les herbiers de posidonie n'emmagasinent pas seulement le CO2, ils délivrent aussi de l’O2. On considère ainsi qu’un cm2 d’herbier relâche 14 litres d’oxygène par jour.